par Josephine Ehm

Selon toi, quel est le plus grand défi de notre époque ? Si tu viens de penser à la crise climatique, cela te fait un point commun avec moi et bien d’autres jeunes dans le monde. (J’ai délibérément choisi le terme « crise », car c’est celui qui décrit le mieux la situation dans laquelle nous nous trouvons.)

Dans une étude de l’OFAJ sur la jeunesse parue récemment, on a demandé aux jeunes de France et d’Allemagne quels étaient, selon eux, les trois plus grands défis de notre époque. Pour la majorité de ces jeunes, le réchauffement climatique apparaît en première position.[1]

Pourquoi la crise climatique est-elle notre plus grand défi ?

Connais-tu le mouvement « Dernière génération » ? Il a défrayé la chronique par ses blocages de la circulation en se collant sur la chaussée ainsi que par ses actions sur des œuvres d’art dans les musées. Les actes militants écologiques sont très médiatisés. Tout le monde n’est pas de leur côté et le public ne considère pas toujours leurs actions comme judicieuses. Certains reprochent également à « Dernière génération » d’aller trop loin, par exemple en bloquant les routes pendant des heures, empêchant donc le passage d’ambulances, ou en prenant le risque d’endommager un Van Gogh. Indépendamment de la position de chacun vis-à-vis de ces actions, nous pouvons tous constater une chose : la crise climatique est une menace de plus en plus importante et le temps qu’il nous reste pour agir est de plus en plus court. Cette vérité nous fait peur.

La peur de la crise climatique

Ce sont surtout les jeunes qui ressentent ce sentiment de peur, car leur avenir est devant eux. Elles et ils sont donc particulièrement conscients des conséquences du changement climatique et des défis qui en découlent, comme le montre l’étude sur la jeunesse. À cela s’ajoute le fait que nous ressentons déjà les conséquences de la crise climatique : les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les incendies, les tempêtes ou les inondations ne sont plus des cas isolés. La question centrale qui se pose à nous est la suivante : allons-nous réussir, en si peu de temps, à freiner l’avancée du changement climatique ? Au vu des faibles efforts déployés dans le monde entier, nous ne pouvons plus envisager l’avenir avec optimisme. Cette perspective renforce la crainte d’une crise climatique inéluctable. Nous nous sentons impuissants face à ce grand – si ce n’est le plus grand – défi de notre époque. Chaque jour, la crise climatique a toujours plus de conséquences sur le monde. Nous en sommes d’autant plus conscients que nos actions individuelles ne pourront pas sauver le climat. Pourtant, notre désir d’un monde vivable pour toutes et tous et d’un arrêt du dérèglement climatique est bien présent.

Lorsque les jeunes entendent les mots « crise climatique », ils ne pensent pas seulement aux conséquences directes sur la nature, mais aussi à tout ce qui y est lié. Nous pensons à notre avenir et aux nombreuses questions qu’il soulève : à quoi ressemblera le monde de demain si nous ne parvenons pas à endiguer le dérèglement climatique ? Combien de personnes devront-elles fuir leur lieu de vie parce qu’il sera devenu inhabitable ? Combien d’espèces animales vont encore s’éteindre ? Qui prendra en charge les frais de la crise climatique ? Comment faire pour protéger équitablement le climat ? La voix des jeunes sera-t-elle enfin entendue ? Ces questions permettent de comprendre ce que la crise climatique signifie réellement : des bouleversements graves et irréversibles dans tous les domaines de la vie.

Mais que pouvons-nous faire contre la peur et l’impuissance ? Ces sentiments apparaissent, car les enfants et les jeunes ne se sentent pas écoutés. Pour mettre fin à cette impuissance, la politique doit à tout prix prendre au sérieux ces inquiétudes et ces craintes et permettre aux jeunes de participer aux décisions en matière de politique climatique. La réalité est malheureusement différente : la jeune génération ne dispose guère de moyens efficaces en matière de participation politique.

Notre engagement est-il donc inutile si la crise climatique dépend autant de la politique ?

Aperçu system change not climate change

Les jeunes s’engagent pour leur avenir avec l’OFAJ

Nous savons bien que les actions d’un petit nombre de personnes n’ont pas beaucoup d’influence, mais les actions d’un groupe, si. L’engagement collectif est notre moyen de lutter contre l’impuissance et il peut également avoir une influence sur la politique ! Tu as peut-être déjà remarqué que certaines choses ont évolué dans le bon sens au cours des dernières années, même si ces mesures ne sont évidemment pas suffisantes. Je pense par exemple aux gobelets réutilisables ou aux pailles en verre, et en France, il est désormais interdit de jeter des denrées alimentaires encore comestibles.

Depuis l’émergence des manifestations pour le climat « Fridays for Future », les enfants et les jeunes adultes s’engagent pour leur avenir. Si la crise climatique est urgente, les jeunes ont des idées créatives pour s’engager en faveur de la protection du climat. Plus les actions pour la protection du climat sont urgentes, plus les idées des jeunes pour le climat sont créatives. En plus de leurs nombreux projets pour l’OFAJ, les Jeunes Ambassadrices et Ambassadeurs OFAJ mettent en place des actions innovantes qui sont particulièrement convaincantes. La marche pour le climat de l’OFAJ est par exemple un moyen simple d’agir ensemble pour le climat. L’idée : parcourir des kilomètres pour le climat. Que ce soit en randonnée ou en promenade, les participantes et participants peuvent collecter des kilomètres que l’OFAJ transforme en dons pour le reboisement d’une forêt franco-allemande dans la région frontalière. La marche pour le climat permet en outre de collecter des déchets. Le coup d’envoi de la marche pour le climat en France et en Allemagne sera donné le 21 mars 2023, à l’occasion de la « Journée internationale des forêts ». Tu veux participer ?

Aussi désespérant que l’avenir puisse paraître, je suis néanmoins certaine qu’ensemble, nous pouvons réussir à stopper la crise climatique. Notre engagement est plus puissant que nous ne le pensons. J’espère que cet article te motivera également à t’engager, car il en va de notre avenir. Nous pouvons bâtir l’avenir ensemble : faisons en sorte que la crise climatique soit l’un des défis les mieux résolus des 60 prochaines années de l’OFAJ !

Aperçu Josephine Ehm

Josephine Ehm étudie la communication interculturelle et l’économie d’entreprise à l’Université de la Sarre en deuxième semestre de master. En septembre 2022, elle a terminé une licence franco-allemande en « Communication et coopération transfrontalières ». Parallèlement à ses études, Joséphine s’investit dans la coopération franco-allemande pendant son temps libre. De 2019 à 2022, elle a été Jeune Ambassadrice OFAJ et elle est d’ailleurs encore active dans plusieurs projets franco-allemands.

Josephine Ehm
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[1] Kantar Public, Étude sur la jeunesse à la veille du « 60e anniversaire du traité de l’Élysée » - Résultats sélectionnés : Regard que portent les jeunes sur l'avenir. C’est l’OFAJ qui a commandé l’étude sur la jeunesse. Voilà la question 6 : « Selon vous, quels sont les trois plus grands défis de notre époque ? Veuillez commencer par le plus important. » Voilà les choix qui étaient proposés : Dérèglement climatique / Guerre / Menace nucléaire / Terrorisme (sécurité intérieure) / Immigration / Maladies / Prix trop élevés / Division de la société / Xénophobie et racisme / Pauvreté / Chômage / Rien de tout cela / Je ne sais pas.